L'Eglise Saint-Laurent

L'Eglise Saint-Laurent
Cet édifice imposant, élevé sans doute peu de temps après la création de la bastide, étonne par sa tour octogonale percée de meurtrières.

Elle est élevée à l’angle sud-est de la place centrale.

Dans son premier état, elle se réduisait à une simple salle rectangulaire, entièrement nue à l’intérieur, couverte d’une charpente et puissamment bâtie. Car, elle constituait sans doute à l’origine l’unique construction en maçonnerie de la bastide. Elle a été conçu comme une véritable forteresse chargée de protéger les populations, avec ses murs très épais, percés seulement d’étroites fenêtres, et renforcés par 14 contreforts.

Sa tour octogonale a été ajoutée au XVe siècle comme dans beaucoup d’églises du Marsan et surtout du Bas-Armagnac. Mais, alors que, dans la plupart des cas, ces constructions sont de proportions relativement élancées, et semblent avoir eu surtout pour but d’embellir un édifice jugé trop austère, le caractère massif, la multiplicité des fenêtres de tir et le crénelage du couronnement de la tour démontrent qu’elle était surtout destinée à renforcer encore la valeur défensive de l’édifice.

Les procédés utilisés pour cette adjonction ont toutefois été assez soignés : à la différence du premier édifice, l’emploi de la brique y a été limité au profit d’un moyen appareil assez régulier en pierre.

De nouvelles transformations ont été apportées à l’édifice au cours des siècles suivants. Dès le XVIe siècle, l’austérité relative de la tour a été tempérée par l’ouverture dans son mur occidental d’une vaste arcade brisée qui donne accès à un porche voûté pavé d’une composition rayonnante de briques de champ. Au fond de ce porche, a été ménagé le portail d’entrée dans l’église ; au-dessus, de maigres voussures étaient encadrées par deux pinacles et surmontées d’un gâble en accolade.

C’est sans doute à la même époque que l’on a élevé au sud du chevet une construction de briques couverte d’un berceau surbaissé et dotée sur les côtés de cinq petites niches. Cette pièce, qui fait aujourd’hui office de sacristie, a pu à l’origine avoir une destination plus noble, peut-être celle d’un petit trésor de reliques

Au XVIIe siècle enfin, on a entrepris de couvrir de voûtes d’ogives surbaissées la partie orientale du vaisseau unique, un simple plafond de plâtre étant lancé sur la partie occidentale

L’édifice ainsi aménagé n’a subi au cours des siècles suivants que des réfections limitées à l’exception de celle de sa couverture. Depuis une campagne de rénovation des façades extérieures a été lancée suivie par les Monuments de France, la première tranche a été terminée en 2019 et la deuxième devrait commencer à la rentrée 2020.

Dans les années soixante, les vitraux du chœur ont été remplacés par des œuvres signées Jean Lesquibe (1910-1995), Maître verrier et mosaïste natif d'Anglet. Les œuvres de cet artiste basque sont visibles dans de très nombreuses églises des Pyrénées Atlantiques, dans les Landes mais aussi en France (Eglise Notre-Dame-des-Pauvres à Issy-Les Moulineaux) et dans le monde entier. Ces trois vitraux représentent Saint Joseph, Saint Laurent et Marie, mère de Jésus. 

A l’intérieur, on trouve une table de communion, un bénitier et des fonts baptismaux, un tableau peint en 1841 par Jean Chavauty, peintre naïf et sculpteur, représente le supplice de Saint Laurent, saint patron de l’église.

Église et maison ont été inscrites à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.